Chez moi c’est…

Chez moi, c’est un petit pays d’Afrique de l’Ouest qui, en démocratie, n’a pas fini de vanter ses prouesses. Une carte géographique longiligne qui ressemble à mon poing, et de mon coin, sur mon clavier, je vais vous parler du Bénin.

Chez moi, ce sont les présidents qui se sont succédé à travers un triumvirat aux odeurs de marxisme léninisme, des coups d’états et des élections libres pour conduire la destinée de notre nation.

Chez moi, ce sont « dix millions d’habitants pour dix millions d’arbres ». Ce sont les médicaments de la rue qui tuent et qui, pourtant, courent toujours les rues. Ce sont les sacs plastiques et les ordures qui jonchent les rues. Cotonou, une ville belle ? Non, plutôt une ville poubelle en plein chantier. En saison de pluie, c’est la catastrophe, et voilà nos voies englouties.

Chez moi, c’est aussi la vente de l’essence frelatée. Aucun dispositif de sécurité, des morts relatés dans nos télés au fil des années. Plus qu’un fonds commercial, l’essence « kpayo » est devenue un mal social et nécessaire pour tous, surtout les Zémidjans, ces fameux taxi-motos qui se faufilent sans crier gare, dans la circulation, entre les autos.

Chez moi, c’est mon équipe de football qui, rarement présente aux joutes internationales, se fait zlataner dans les grandes compétitions. Tout cela, à cause d’une fédération dans la tourmente qui refuse le succès de notre championnat et se comporte en ennemi du progrès.

Chez moi, ce sont les coupures de courant sans que personne ne soit d’avance au courant. Une centrale électrique construite pour remédier à la situation, mais pas du tout opérationnelle. On vit tellement le mal qu’à la limite il est normal, parce que la bouche qui mange ne parle pas.

Chez moi, il n’y a pas que les scandales qui rythment ma vie normale, il n’y a pas que les coups de gueule, il y a aussi les coups de cœur.

Chez moi… ou chez nous, c’est le berceau du culte vaudou, célébré tous les 10 Janvier. Puissant syncrétisme religieux qui allie catholicisme et animisme, il réunit cinquante millions d’adeptes dans le monde.
Chez moi, c’est le « quartier latin de l’Afrique » qui célèbre tous les 1er Août son indépendance sous le sceau des pas cadencés de l’armée représentée dans toutes ses composantes.

Chez moi, ce sont les jours de marché riches en couleurs animés par des braves filles en zones rurales. Ces amazones qui bénéficient désormais de la gratuité de l’école pour plus d’indépendance.

Enfin chez moi, ce sont les attractions naturelles, la diversité culturelle, l’amitié, l’hospitalité même si on en a assez du chômage. La vie est belle pour une jeunesse qui, dans la fraternité et l’injustice, cherche du travail.

Entre peines et joies, entre hauts et bas, je m’efforce de garder le sourire pour que le Bénin reste un pays à découvrir.

Mi Kwabo, Bienvenue à ceux qui viennent au Bénin